2025 · Le format MiniDV toujours aussi Hot

Dans la série Vacances-Minute, les vacances en une minute inaugurée en 2022 par la vidéo Grosse flippe à l'isle aux Coudres, trois années plus loin, me voici de retour aux platines. Dans ce second opus, faute de congé en cette période estivale, je me console en ressuscitant des rushes d’il y a presque vingt ans, tournés lors d'un séjour unique en Israël, dont vous aurez surement déjà pris connaissance dans The Service part I.

Tenez-vous bien, mais en juin 2007, filmer avec un téléphone mobile est une vision de l'esprit. Pour capturer des images en voyage, il est d'usage de trainer une caméra dont le poids avoisine le kilogramme, grâce à l'invention du format MiniDV et ses minicassettes enregistreuses qui tiennent dans la paume. Je me revois aux caisses d'un célèbre magasin du Forum des Halles à Paris, dépenser tous mes deniers dans le nec plus ultra des modèles grand public : le Camcorder Panasonic NV-GS400 MiniDV .¹

Autodidacte et en bon touriste, je filme pour le plaisir de documenter l'instant d'être là-bas. Un ailleurs fascinant qui au sein de la vieille Jérusalem m’apparait figé au beau milieu du Moyen Âge. Sur place, je n’ai nul désir de réaliser un film de vacances, mon ambition s’arrête à la pratique. Aujourd’hui, au montage, je me surprends à sélectionner des séquences qui me semblaient insignifiantes hier. La patine du temps les aurait-elle bonifiées, ou suis-je bêtement retombé sous le charme du rendu analogique ?

Cela dit, tenter d'encapsuler cet ancien matériel disparate dans une vidéo, aussi courte soit-elle, n’est pas une mince affaire. Pour vous donner une idée, c’est comme si vous aviez à assembler un puzzle de mille pièces sans le couvercle de la boite ! Vous souriez, mais je vous assure avoir commencé précisément par les bordures, puis me fier, pour les pièces du centre, au rythme de la trame musicale,² ici brillamment interprétée par le groupe australien Glass Beams.

Il faut dire les maux

Ma conscience me dicte que je ne peux vous laisser sans mentionner à quel point j'ai ressenti la présence du 'tout sécuritaire' d'une société israélienne gangrenée par un climat paranoïaque insidieux. Peut-être plus qu'un autre, car d'origine iranienne, avec Téhéran inscrit comme lieu de naissance dans mon passeport, j'eus droit à un sympathique traitement de faveur de la part des autorités. Un envers du décor pour le moins étonnant que j'aurais l'occasion de développer dans The Service part IV.

Autre souvenir marquant de ce séjour, et tout aussi symptomatique, fut lorsque mon cousin me présenta à un jeune couple qui tenait une pizzeria à Netanya. Mentionnant que je vivais au Canada à ses amis, leur première question ne fut pas de savoir oh combien l’hiver pouvait-être rigoureux ou si je m’enduisais d’huile de phoque arborant un couvre-chef en peau de castor. Non, ils me demandèrent, d'un ton amusé, s'il y avait des arabes au Canada, envisageant de venir s’y installer au cas où il n’y en aurait pas.

Que reste-t-il de la Jérusalem fraternelle chantée par Alpha Blondy, si tant est qu'elle ait un jour existé ?

Hugo V. 2025