Précédemment…


... dans The Service part I, je signai en 2011, lors d'un entretien, un pacte d'allégeance de dix ans avec le service canadien de renseignement de sécurité (SCRS) pour la réalisation de plusieurs vidéos promotionnelles. Petit aparté, mais dans cet épisode, vous ne trouverez aucuns détails croustillants à vous mettre sous la dent. Si ce n'est un possible scénario et quelques images inédites qui ne verront jamais le jour. Libre à vous de passer votre chemin, vous ne manquerez rien.


Un tournage de funambule





Pour les autres, je vous remercie d'être resté. Donc en 2011, l'industrie des drones grand public connait une croissance notable grâce à ses nouvelles prises de vue aérienne qui séduisent déjà un grand nombre de spectateurs. Malheureusement pour moi, je n'aurais pas accès à ce type d'engin avant belle lurette ! Aussi, pour prendre de l’altitude lors des tournages, je grimpe, avec tout mon barda (cameras, lentilles, trépieds et ordinateur), au sommet des immeubles et me penche dans le vide, à la Batman, sur les corniches de Gotham City !



Il va sans dire que la prudence est de mise, perché sur les toits des buildings d'Halifax, de Vancouver ou de Toronto. Pourtant, je m’y sens étrangement bien, à la fois isolé et au cœur du tumulte urbain qui résonne en profondeur. Surtout, je peux contempler de proche l’architecture 'cyber' des antennes de relais. Bref, je reste parfois des heures là-haut à filmer des plans d'ensemble sur la ville et à photographier de longues séquences d’images.




Une partie de cache-cache grandeur nature





Une vidéo tournée en grande partie dans un hôtel à Edmonton n’aura finalement pas le feu vert à la diffusion. Peut-être, car l'âge vénérable d'un des protagonistes ne collait pas avec celui beaucoup plus jeune du public cible ou bien que le caractère 'touchy' d'agent infiltré ne remportait pas l'unanimité au risque que des ficelles soient révélées au grand jour ? Ou encore rien de tout cela, allez savoir ?




Le rythme haletant d'une partie de cache-cache grandeur nature inscrite au scénario filait éventuellement comme suit : Après s’être assuré que le client de l’hôtel a bien quitté sa chambre, l’équipe entre en action et monte au petit trot à l’étage. Aucuns allé-venus n’est à signaler dans le couloir. Le voyant d’une serrure magnétique passe du rouge au vert et trois agents pénètrent l’un après l’autre dans la chambre. Ils connaissent à la lettre leur partition et l’exécutent dans l’instant.





L'un fouille méticuleusement chaque recoin, veillant à reposer tout objet déplacé dans sa position initiale. Un deuxième part à la pêche aux données informatiques, quant au troisième, il s’affaire à percer le minicode du minicoffre au-dessus du minibar. Un verre est récolté et remplacé par un autre identique. Quand soudain l’information du retour du client est reçue dans l'oreillette. Alors en deux temps trois mouvements, l’équipe ressort, referme la porte, retraverse le couloir, redescend l’escalier et se sépare juste avant le lobby. Bien plus tard, dans les sous-sols d’un complexe aux équipements ultra-moderne, des empreintes sont prélevées sur le fameux verre et analysées par des laborantins.




Outre l’expérience de ce tournage mené sur les chapeaux de roue, ce voyage à Edmonton fut pour la partie européenne qui me constitue, l'occasion de découvrir le côté très chaleureux de la culture country nord américaine. Imaginez-vous sortir le soir dans un bar avec un taureau mécanique sexy à l’entrée, de la danse en ligne entraînante à l’intérieur, le tout face à un interminable zinc sur lequel reposent des caisses de bière jusqu’à plus soif ! Depuis, j’associe Edmonton, la capitale de l'Alberta, à ces bons souvenirs diamétralement opposés à l’ennui qu’on veut bien lui prêter.


Hugo V. 2025